7, Rue Royale 75008 Paris - T. 01 47 23 88 88 backoffice@lfdle.com

Le CAC 40 a signé un rebond spectaculaire depuis son point bas majeur du 16 mars (à 3.632 points), après un krach retentissant – et historique – de 40% en moins d’un mois. Il s’est hissé ce jour à 4.367 points, soit un gain faramineux de 20% en seulement 2 mois !

L’épidémie de Coronavirus constitue certainement un choc équivalent à ceux qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001. Avant l’effondrement des tours jumelles, l’équilibre économique mondial apparaissait clair : sortis largement vainqueurs de la guerre froide contre l’URSS, puis de la guerre en Irak, les Etats-Unis semblaient à même d’assurer la sécurité économique, financière et matérielle de la planète. La chute des tours du World Trade Center, quelques mois après l’éclatement de la bulle Internet, a montré que la réalité était loin d’être si évidente.

Cette catastrophe a ainsi mis en exergue les dangers sécuritaires, tout en affaiblissant durablement la suprématie des pays développés. Neuf ans plus tard, autre choc, nouveau plongeon dans l’inconnu et nouveau changement de paradigme.

Dans quel état allons-nous sortir de la pandémie de coronavirus ?

Lors d’un tsunami, c’est effectivement lorsque l’eau se retire que l’on peut mesurer l’ampleur des dégâts. Et, dans le cas présent, ces derniers seront forcément énormes. Tout d’abord d’un point de vue humanitaire compte tenu du nombre élevé de vies perdues prématurément. Pour autant, il serait erroné de croire que les conséquences négatives du Coronavirus s’arrêteront lorsque les décès des malades cesseront.

Celles-ci seront malheureusement nombreuses et durables. Une sorte de reset (réinitialisation, en français) devrait effectivement avoir lieu. Certes, comme toujours, le monde s’en relèvera, mais cela prendra des années. Nous ne pouvons pas savoir avec précision quand et comment l’Humanité sortira de cette crise, mais nous pouvons néanmoins d’ores et déjà esquisser quelques évolutions économiques et financières probables pour l’après-crise.

Première conséquence, la Chine devrait tomber de son piédestal et connaître une phase durable de croissance molle. En effet, le monde ne lui pardonnera pas de sitôt d’avoir été à l’origine de la plus grande pandémie depuis la grippe espagnole de 1918. Dans ce cadre, il est clair que les commandes internationales vers la Chine vont nettement se réduire, si bien que l’Empire du milieu perdra progressivement son statut d’usine du monde.

Or, pour parvenir à ce niveau, la Chine s’est considérablement endettée et a investi massivement. Si la demande s’effondre et si, par là même, le retour sur investissement n’est pas au rendez-vous, un contrecoup économico-financier apparaît inévitable. Certes, dans la mesure où sa banque centrale dispose encore d’environ 3.000 milliards de dollars de réserves de changes, la Chine ne s’écroulera pas complètement et immédiatement. Pour autant, sa croissance économique va devenir structurellement plus molle.

Or, dans la mesure où, depuis une quinzaine d’années, la Chine réalise directement près de 40% de la croissance mondiale, il est clair que cette dernière va aussi s’affaiblir structurellement. Bien entendu, des mouvements de relocalisation de la production vers les pays développés permettront de limiter les dégâts. Mais, ne rêvons pas, cette réorganisation du système productif international prendra du temps et comportera de nombreux coûts. Dans ce cadre, une nette augmentation de l’inflation planétaire est envisageable, réduisant de facto la progression de l’activité mondiale. En parallèle, de nombreux secteurs d’activité – tourisme, hôtellerie, aéronautique, luxe… – pâtiront lourdement de la pandémie, même une fois qu’elle sera derrière nous.

C’est d’ailleurs ce que préfigure déjà le krach boursier mondial, qui n’est pas près de se terminer. En effet, après avoir purgé leur bulle des dernières années, les marchés boursiers internationaux sont tombés dans un puit sans fond, pour la simple raison que l’incertitude née de la pandémie est telle que les normes et les échelles de valeur habituelles ont volé en éclat. Dès lors, la valse des milliards des banques centrales ne sert pas à grand-chose et est incapable de stopper la chute des marchés, qui devraient dont être mis, comme tout le monde, en quarantaine.

Et là aussi, une fois que la crise sera finie, de nombreuses plaies resteront ouvertes durablement. Du moins jusqu’à la prochaine bulle… En attendant, en plus du krach boursier, nous sommes également en train d’entrer dans un krach obligataire durable. En effet, l’autre valse des milliards, en l’occurrence celle des Etats, va mécaniquement crever les déficits et les dettes de ces derniers.

Or, si jusqu’à présent les investisseurs restaient aveuglés par l’opium des banques centrales, ils comprennent désormais avec pertes et fracas que les risques qui entourent les dettes publiques sont devenus dramatiquement élevés. Si bien qu’après la crise, certains Etats, y compris dans le monde développé, pourraient tout simplement faire défaut. Autrement dit, en dépit de la récession et de la faiblesse des taux d’intérêt monétaires, les taux d’intérêt des obligations d’Etat sont entrés dans une phase de forte augmentation.

Le drame est que, comme nous l’avons souvent expliqué, ce krach obligataire va renchérir les crédits, affaiblissant encore une activité économique déjà très mal en point. En outre, cette tension des taux longs va aussi susciter l’explosion des bulles immobilières, en particulier en France.

A toute chose malheur est bon : oui la pandémie de Covid-19 sera douloureuse pour toutes et tous, mais elle se traduira par un reset de l’économie et des marchés à travers le monde, qui pourront alors repartir, espérons-le, sur des bases plus saines…

Notre avis reste donc inchangé, Investir ou conserver ses titres dans des sociétés leaders, existant depuis plusieurs dizaines d’années (voire centenaires), présentant des fondamentaux solides et notamment un bilan et un endettement sains, et ayant des capacités à créer de la valeur ajoutée sur le moyen / long terme.

Rappelons que le CAC 40 dividendes réinvestis a progressé de 8.5 % en moyenne par an depuis sa création en 1986. Voilà qui devrait vous convaincre qu’une crise est avant tout une période pleine d’opportunités à saisir. Les actions montent à long terme, rendant le marché boursier le moyen le plus efficace de faire croître son épargne à long terme, à condition toutefois de respecter les règles élémentaires de diversification, d’établir une bonne stratégie et d’investir régulièrement avec le bon couple rendement/risque.

Vous trouverez ci-dessous les liens vers les reportings des fonds de la Financière de l’Europe pour le mois d’Avril 2020 :