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Après avoir connu un mois de janvier 2018 marquant une nette amplification de la tendance haussière de l’année 2017, le marché a subi début février une correction violente et rapide de l’ordre d’une dizaine de pourcents (-12% pour le SP500, -11% pour l’Eurostoxx50).

Cette correction nous semble saine, et nous l’attendions depuis plusieurs semaines. Toutefois le prétexte de ce retournement, un retour de l’inflation et la hausse des taux, est sans doute trop simple pour en être la vraie raison.

La hausse des taux américains (près de 3% désormais aux USA) a débuté avec la fin du Quantitative Easing, et les taux européens devraient suivre la même tendance avec la fin programmée du QE version Mario Draghi. Il n’y a donc là aucune surprise.

Quant à l’inflation, avec une économie américaine au plein emploi depuis plusieurs trimestres et un taux de chômage structurel élevé en Europe, des tensions salariales devaient inévitablement apparaitre tôt ou tard. En ajoutant à cela une remontée des cours du pétrole et par effet domino du prix des matières premières, les vapeurs du cocktail inflationniste étaient attendues depuis longtemps. La question était plutôt de savoir « quand » cela arriverait que « si ».

Par ailleurs, d’un point de vue historique, hausse des taux ne rime pas forcément avec baisse des indices actions. En 2017 les actions américaines ont progressé de plus de 20% alors que la FED a monté ses taux significativement. C’est le cas de 8 des 9 dernières périodes de hausse des taux. Le danger réside plus dans le rythme que dans le sens. Si la hausse des taux se fait peu à peu, sans dérapage de l’inflation, la bourse n’est pas impactée.  Par contre si l’inflation accélère alors les banques centrales doivent accélérer également la hausse des taux et les indices boursiers en pâtissent.

Le souffle de la baisse semble passé, et on pourrait être tenté de penser que la correction est finie puisque tout va bien, aussi bien du point de vue macroéconomique (USA, Europe, Chine en croissance) que microéconomique. En effet ces derniers jours plus de 75% des sociétés du SP500 ont publié des résultats supérieurs aux attentes, et que seulement 15% ont déçu.

Néanmoins, nous n’oublions pas qu’en moyenne la bourse commence à baisser 9 mois avant une récession économique. Le mythe de la croissance sans inflation ayant vécu, et la hausse des taux étant amenée à se poursuivre, les rythmes de leur progression seront les principales inconnues que les marchés scruteront cette année. Après 7 années de hausse ininterrompue sur les marchés, Cette incertitude ne manquera pas d’alimenter la volatilité des prochains mois, raison pour laquelle nous avons adopté une attitude prudente d’exposition aux marchés sur l’ensemble de notre gamme de fonds.