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La période actuelle sur les marchés est marquée par une extrême volatilité. Après un début d’année en fanfare, la chute brutale du mois de février ressemblait fort au signal de « fin de partie » de la longue séquence haussière en place depuis 2009, et au début d’une période de consolidation que nous attendions depuis la fin 2017. Toutefois, cette interprétation s’est avérée erronée, ou plutôt prématurée. Prenant à contrepied les investisseurs trop prudents comme nous, les marchés ont effectué une nouvelle rotation haussière dans le canal ascendant au sein duquel ils oscillent depuis un an. Ainsi, après avoir marqué un plus bas en 2018 aux alentours de -5%, le CAC 40 est allé se percher à +6% au meilleur de sa forme.
Mais les nombreux paramètres du monde boursier changent vite et les performances aussi. Faisons un point d’étape à fin mai : en 5 mois, le CAC n’a finalement progressé que de 1.6%, son cousin germain le DAX a baissé de 2.4% et son cousin européen l’Eurostoxx 50 a perdu 2.8%. Côté américain, le SP500 grapille un maigre 1.2%. Tout ça pour ça ! Le tour de montagnes russes nous a quasiment ramené au point de départ.
Tout récemment, les marchés européens ont subi une nouvelle attaque baissière, leur faisant perdre près de 5% en quelques jours dans le sillage du retour en force du risque politique. Celui-ci a trouvé racine en Italie, où l’enchainement des péripéties autour de la formation d’un gouvernement populiste a ramené sur le devant de la scène la question de la solidité de la zone euro. Le M5S et la Ligue sont favorables à une augmentation du déficit budgétaire pour dynamiser la croissance, estimant que c’est le renforcement de cette dernière qui permettra de réduire l’endettement du pays. Cette approche nécessite toutefois la confiance des investisseurs pour éviter que la hausse des taux souverains n’engendre celle du coût de la dette et ne vienne creuser le déficit budgétaire, d’autant que le pays reste sous la menace des agences de notation et ce risque pourrait pousser de nombreux investisseurs à la prudence. L’annonce d’une solution politique pour éviter de nouvelles élections a entrainé un recul partiel des spreads de taux italiens contre l’Allemagne (sur les taux courts comme longs), mais sans retomber sur les points bas du début du mois, signe que les incertitudes sont loin d’être complètement levées.
La prudence restera de mise tant que la visibilité ne sera pas complète quant à la politique qui sera mise en place par le nouveau gouvernement, d’autant que l’Espagne s’ajoute à l’Italie avec la destitution du premier ministre (toutefois le risque eurosceptique y est beaucoup moins important, et le climat économique meilleur).
Enfin, hors d’Europe, d’autres éléments sont à prendre en compte. A la hausse des prix du pétrole (il a franchi le cap de 80 $/baril il y a peu) vient s’ajouter le protectionnisme pour menacer la croissance mondiale, et le Président américain pourrait continuer d’alimenter l’incertitude en vue des élections du 6 novembre.
Pour conclure, entre les crises gouvernementales italiennes et espagnoles, l’accélération de l’inflation en zone Euro (+1.9% au dernier pointage du mois de mai) couplée à un décrochage de la croissance (PIB T1 +0.4% vs +0.7% au T4), et la guerre commerciale avec les Etats-Unis qui se dessine, les difficultés s’accumulent. Dans ce contexte, nous maintenons notre biais prudent initié il y a deux mois, gageant que si les marchés ne baissent pas, ils ne devraient en tous cas guère progresser dans les prochains mois.
Notre gamme de fonds est donc logiquement positionnée pour sécuriser les gains acquis les années précédentes, avec des niveaux de couverture allant de 30% à 100% selon les profils de risques des différents fonds, comme l’illustre le tableau ci-dessous présentant les performances entre les clôtures du 22 mai et du 31 mai.